Coucou!
Bon j’arrête de crâner et de vous raconter à quel point c’est sympa d’aller se baigner après le boulot. Je ne m’attarde pas non plus sur mon bronzage caramel doré (j’insiste, c’est la teinte exacte). Je passe sur le fait que j’assiste à l’été suédois le plus chaud depuis cinquante ans… Ce qui explique tout finalement. Je ne comprenais pas pourquoi il faisait aussi chaud, j’avais même enregistré mes bagages la dernière fois que je suis venue en France simplement pour mettre une doudoune dedans! Bon, et deux bouteilles de champagne également… ça valait le coup en fait, même si la doudoune ne me sera pas très utile, car apparemment les températures élevées vont durer. J’abrège donc la description de ma vie actuelle: un été caniculaire dans une magnifique capitale européenne posée sur une eau non polluée, parce que vous allez penser que je frime. Alors que pas du tout (en passant, vous ai-je dit que j’avais une femme de ménage fournie avec mon appart de fonction? Bon allez, je m’arrête. Vraiment cette fois).
Surtout que tout ça, c’est en train de se terminer. Les gens sont rentrés de vacances, le boulot a repris de manière plus intensive, DIEU MERCI car je n’en pouvais plus de faire de la figuration devant mon ordinateur, mais du coup quand je rentre j’ai plutôt envie de me poser sur mon balcon que d’aller vadrouiller à vélo. Heureusement, il reste les weekends où il faut bien que je m’occupe puisque personne ne vient me rendre visite au mois d’août (vous ne savez pas ce que vous ratez). Du coup, vendredi soir, j’ai suivi mon rituel habituel: une lecture croisée des trois différents guides de la ville pour choisir mon activité du samedi. Avec des critères bien précis:
1) Être à l’extérieur. Tant qu’il fait beau, je me dois d’en profiter.
2) Être à l’extérieur de la ville. Samedi, c’était la Gay Pride, et je me doutais que la circulation serait cauchemardesque dans le centre (j’étais loin d’imaginer à quel point)
Après une analyse comparative de toutes les options qui s’offraient à moi, j’ai finalement opté pour la maison de Carl Milles, sculpteur. Le Routard mentionnait trois bus et environ douze changements pour y aller, Google Map me proposait un itinéraire de 35 minutes à vélo… et après une heure à pédaler et deux erreurs de parcours, je suis arrivée devant Millesgården, pas peu fière. A mon arrivée à Stockholm, jamais je n’aurais osé prendre le vélo pour une aussi longue distance alors que maintenant, ça me semble tout naturel. Même si je suis toujours rouge et échevelée dès que je donne trois coups de pédale, hélas. Le trajet en vélo était vraiment très sympa, j’ai traversé un grand pont assez près de l’eau, ça donnait l’impression d’être au milieu de la mer.
Quant au Millesgården, ça valait le détour. Non pas pour les sculptures qui m’ont laissée plutôt indifférente, mais pour la maison et ses terrasses. C’est simple, j’avais la (douce) sensation d’être en Provence! La maison est construite à flanc de falaise, dominant l’eau, et les jardins descendent en escalier jusqu’à la terrasse, ou les sculptures perchées sur des colonnes donnent l’impression de voler. C’est vraiment très joli, il y a des petites fontaines partout, des petites cours ombragées, et la vue des usines et du port sur la rive en face ne gâche rien, et renforce au contraire la tranquillité du lieu (je promets que je n’ai pas piqué cette description au Routard. Ni au Petit Futé. Mais j’admets volontiers que ça sonne très « guide touristique »). Je m’arrête là dans les envolées lyriques, les photos décriront mieux que moi l’endroit.
J’espère que les photos rendent bien cette impression de paix qui se dégage de l’endroit. C’est vraiment ça, un havre de paix: éloigné de tout, pas beaucoup de visiteurs, à taille humaine, en bref, une visite très agréable. J’ai terminé par le bâtiment principal qui accueille des expos temporaires et actuellement c’est le travail de Anne-Karine Furunes qui est présenté. Je ne sais pas si le nom vous parle mais ses oeuvres sont assez connues, et il me semble qu’elle était exposée à Paris il n’y a pas si longtemps. Bon jusque là je n’y avais pas spécialement prêté attention, mais en voyant ses oeuvres de plus près j’ai été scotchée. Pas par leur beauté (comme pour les sculptures, elles m’ont laissée de marbre) mais par la technique utilisée. De loin, on dirait de grandes photos en noir et blanc, mais en s’approchant on réalise qu’il s’agit d’une étoffe noire sur un fond blanc, percée de plein de trous plus ou moins espacés et aux diamètres plus ou moins grands, et ce sont ces trous qui créent l’image. L’effet d’optique est saisissant, et de près on ne distingue absolument pas l’image.
Je m’arrête là pour aujourd’hui, je vous raconterai une autre fois le parcours du combattant que ce fut pour rentrer jusqu’à chez moi avec la Gay Pride qui bloquait la moitié des rues de la ville. J’ai même été obligée d’abandonner temporairement mon vélo pour voir des dragqueens défiler au son de Queen et Lady Gaga. Ca valait largement le coup d’ailleurs!
A très bientôt