Huaraz

Coucou tout le monde!

Il est temps que je vous raconte la première fois où j’ai grimpé à 5000m d’altitude. Vous ne m’auriez pas cru si avant le Pérou je vous avais dit que je deviendrais une montagnarde aguerrie n’est-ce pas? Vous auriez eu bien raison, ce n’est toujours pas le cas. Mais j’ai quand même adoré ce weekend dans la Cordillère Blanche, passé à crapahuter entre les glaciers et les lagunes.

On est arrivé à Huaraz le vendredi matin, après une nuit en bus. Je ne sais pas si c’était à cause du manque de sommeil ou de l’altitude, sans doute un peu des deux, mais on était complètement groggy. On a donc filé à l’auberge prendre un petit déj et faire une sieste pour tenir le coup toute la journée. Surtout que si mon coloc était partant pour passer la journée à se reposer, j’avais d’autres projets en tête. Comme le lendemain on devait faire une marche hyper difficile, je voulais me mettre en jambe dès aujourd’hui. On s’est dirigé doucement vers la Plaza de Armas, où ma route a de nouveau croisé celle d’un alpaga-attrape-touriste (je les aime encore plus que les alpagas sauvages je pense). Après la photo obligatoire, on s’est dirigé vers l’office du tourisme, où on nous a conseillé une marche à faire jusqu’à une petite lagune, avec une très belle vue sur les montagnes. Avant de se lancer, on a pris le temps de déjeuner dans un resto à la déco folle: les murs et le plafond étaient recouverts d’un quadrillage de photos en noir et blanc de reines de beauté et de célébrités locales, c’était kitsch à souhait! On s’est régalé d’une spécialité du coin, le chocho, qui est un ceviche où le poisson est remplacé par du lupin. S’il n’y avait pas eu autant de piment, ça aurait été délicieux.

Encore un alpaga

Encore un alpaga

On s’est ensuite mis en route: on a trouvé le bon combi, qui nous a indiqué quand on devait descendre (heureusement, car je dormais comme une bienheureuse bercée par les virages du bus), et on a commencé la rando vers la lagune. Qu’on n’a jamais atteinte. Pour notre défense, il n’y avait absolument aucune indication, plusieurs chemins différents, et des gens très mal lunés sur notre route qui nous ont demandé un pourboire en échange d’informations. On a préféré se perdre. Au bout de 2h marche, alors que la rando devait durer 1h30, et toujours aucune lagune en vue, on a décidé de s’arrêter. Le but de la rando était de toute façon la vue sur les montagnes, et ça faisait 2h qu’on les avait sous les yeux, et la mission mise-en-jambe était également remplie. On est donc redescendu, par un chemin beaucoup plus court d’ailleurs, sans doute celui qu’on aurait du prendre dès le début. On a immédiatement trouvé un combi qui nous a ramené en ville, et après une autre sieste (vraiment, l’altitude c’est épuisant) on est allé dîner dans un délicieux restaurant de poulet. A 21h30 on était au lit, car le bus passait nous prendre le lendemain à 5h.

Une vue déjà pas mal sur la Cordillère Blanche

Une vue déjà pas mal sur la Cordillère Blanche

Ca y est, c’était le grand jour, celui de la Laguna 69. Mon état d’esprit était plus proche de l’agneau qu’on conduit à l’abattoir que de la touriste qui va en prendre plein les yeux de beauté toute la journée. Il faut me comprendre, les retours que j’avais eu sur cette rando n’étaient pas pour me rassurer: entre mes amis qui n’avaient pas atteints le sommet, ceux qui avaient vomi en route, et ceux qui n’avaient fait ni l’un ni l’autre mais qui m’expliquaient que c’était quand même très très difficile et qu’ils n’en pouvaient plus à la fin, j’avais très peur. On ne va pas se mentir, je n’ai pas l’âme d’une grande sportive. Ni les capacités physiques d’ailleurs, tous ceux qui m’ont vu revenir d’un jogging le savent héhé. C’est donc avec beaucoup d’appréhension que j’envisageais cette rando. Avec trop d’appréhension d’ailleurs, car comparé à ce que j’imaginais, c’était presque facile! Plus agréable en tous cas que la montée du Machu Picchu. J’ai terminé ma nuit dans le bus pendant les 3h de route jusqu’au coeur du parc du Huascarán, et après un petit déj au bord d’un lac, 3 tasses de maté de coca pour me donner du courage et 30 minutes de bus supplémentaires, on est arrivé au point de départ, prêts à commencer la rando. Elle se divisait en trois parties: une heure sur une espèce de faux plat (la partie qui m’a le plus fatiguée bizarrement), une heure en montée, et une heure en montée très très raide. On était tout un groupe avec un guide, chacun allait à son rythme, et le paysage était tellement beau que c’était presque une partie de plaisir. Les paysages de montagne me laissent plutôt indifférente, mais la plaine avec plein de petits ruisseaux, des ânes, et des petites constructions en pierre était superbe.

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Entre la montée et la montée raide-raide on a fait une pause près d’une première lagune, déjà très jolie. J’en ai profité pour mâcher quelques feuilles de coca pour lutter contre l’altitude et me donner des forces pour la dernière partie. Après avoir traversé une grande plaine, on s’est trouvé face au col qu’on devait franchir: en avant!

 

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La première lagune. Jolie, mais c’est une flaque d’eau boueuse à côté de celle qui nous attend plus haut

Bon, sur cette dernière partie j’avais le souffle tellement court que je m’aidais de mouvements d’épaule pour ouvrir ma cage thoracique et respirer. Il faut dire qu’on était plutôt haut, la Laguna 69 culminant à 4650m. Et enfin, après un dernière effort, on y était! Le jeu en valait la chandelle, j’ai rarement vu un paysage aussi joli: au creux des montagnes, une étendue d’eau turquoise. On s’est posé là pour déjeuner, prendre un million de photos au bas mot, attendre le reste du groupe… et profiter de la vue, encore et encore.

A couper le souffle non?

A couper le souffle non?

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La descente était évidemment bien plus facile que la montée mais on y est allé doucement quand même, car la différence d’altitude peut provoquer des migraines et des nausées. Et en effet, certains membres du groupe étaient tout pâles lorsqu’ils sont arrivé au bus. On venait de faire 750m de dénivelé, sur 21 km aller-retour, donc leur fatigue était justifiée. J’ai profité du retour pour admirer les paysages que j’avais raté en dormant le matin, et arrivé à l’auberge on s’est accordé une petite sieste avant de retourner dans le centre-ville pour dîner.

Et dire que j'ai failli rater ça à cause de ma propension à tomber endormie dans les transports...

Et dire que j’ai failli rater ça à cause de ma propension à tomber endormie dans les transports…

Le lendemain, on est parti pour le glacier Pastoruri, situé à 5000m d’altitude. Rien à voir avec l’effort physique de la veille, quasiment tout se faisait en bus. La 1ère pause du bus était dans un resto touristique à souhait pour prendre un maté de coca et observer les cochons d’Inde qui allaient servir de déjeuner aux touristes plus tard dans la journée (c’est dommage, c’est vraiment mignon comme bête, et gustativement pas très intéressant en plus). La seconde pause du bus était pour observer une minuscule source d’eau gazeuse et rouge. Pas passionnant non plus.

Aucun intérêt. Surtout qu'il y avait un oiseau mort qui flottait à la surface

Aucun intérêt. Surtout qu’il y avait un oiseau mort qui flottait à la surface

La troisième pause était bien mieux: on s’est arrêté pour admirer la Boca del Puma, un trou d’eau incroyablement claire dont la profondeur reste inconnue. C’était magnifique. On en a profité pour observer les Puya Raimondi, des plantes qui ne poussent qu’au Pérou et ressemblent à une sorte de palmier inversé. Bizarre.

La Boca del Puma. On avait envie d'y plonger malgré le froid!

La Boca del Puma. On avait envie d’y plonger malgré le froid!

Puya Raimondi à tous ses stades de floraison: au début c'est le gros cactus vert, ensuite c'est l'espèce de tige marron géante, et ensuite ça perd ça collerette  (dans laquelle je suis assise) et ça meurt. Le processus prend des années

Puya Raimondi à tous ses stades de floraison: au début c’est le gros cactus vert qui est sur la gauche, ensuite c’est l’espèce de tige marron géante qui est derrière, et ensuite ça perd ça collerette (dans laquelle je suis assise) et ça meurt. Le processus prend des années

Et enfin, nous sommes arrivés au glacier. Le bus nous a déposé à 4800m d’altitude, il nous restait donc 200m de dénivelé à faire, et on les a bien senti passer! On a parcouru 2,5km en 40 minutes, en marchant comme des petits vieux, avec l’impression qu’une main géante enserrait mon crâne. Fort. C’est fou, je n’aurais jamais pensé que la pression atmosphérique pouvait avoir cet effet. Pourtant on mâchait de la coca en continu, mais la migraine persistait. Arrivé au glacier, on a profité de la vue, pris plein de photos, et on est redescendu doucement. Même de retour dans le bus puis à Huaraz, le mal de tête continuait, donc on s’est reposé à l’auberge en attendant de prendre notre bus pour Lima.IMG_7251

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Finalement, ces randos que j’appréhendais m’ont beaucoup, beaucoup plu. Je n’aime toujours pas la montagne, mais pour un petit weekend, avec des paysages comme ceux que j’ai vus, je veux bien me forcer 😉

A bientôt!

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