Cusco et le Machu Picchu

Coucou tout le monde!

Je suis un peu en retard sur mes publications, désolée. On oublie donc la description du weekend à Trujillo (qui tient en cinq mots qui plus est: surf, ruines, plage, bars, soleil, c’était génial) et on passe direct à un voyage plus important: dix jours autour de Cusco et du Machu Picchu, en compagnie de trois autres amis francophones, Coralie, Lorelei et Valentin.

Le voyage ne partait pas sous les meilleurs auspices: on a acheté des billets de bus, qu’on a annulé pour prendre des billets d’avion, qu’on n’a pas pu utiliser car on n’est pas de nationalité péruvienne, et on a donc du racheter des billets de bus (sans pouvoir se faire rembourser ceux d’avions évidemment). Le site pour réserver les billets pour le Machu Picchu avait également des problèmes, bref, ce voyage a commencé par de longs moments de panique devant notre ordinateur ou au téléphone avec les compagnies aériennes. Mais finalement, le 15 mai, on a grimpé dans le bus, et c’était parti pour 22h de route jusqu’à Cusco, pendant lesquelles j’ai dormi comme un loir. Aaaah, les bus Excluciva et leurs sièges inclinables à 180°C… ça fait toute la différence!

Lors des deux premiers jours à Cusco, on a principalement visité la ville, ses églises, la colline qui la domine, et on a goûté à l’alpaga, absolument délicieux. Décidément cette petite bête a tout pour plaire: mignonne comme un coeur, avec une laine douce comme tout, et une viande tendre au possible. Je songe à en rapporter un petit couple incognito en France pour commencer un élevage dans le jardin (ou dans une certaine maison de campagne qui serait beaucoup plus attirante avec des petits alpagas gambadants dans les champs).

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Cusco vu d’en haut

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Défilé en costumes traditionnels

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Cathédrale sur la Plaza de Armas

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Le troisième jour, on avait marchandé avec un taxi pour qu’il nous conduise jusqu’à Santa Teresa, en s’arrêtant à tous les petits villages qui présentaient un intérêt touristique en chemin. On quitte Cusco à 7h du matin avec des affaires pour quatre jours car on ne revenait pas avant d’avoir fait le Machu Picchu… En route pour l’aventure! La première étape était Chinchero, où on était presque seuls et où on a pu prendre toutes les photos qu’on voulait des cultures en terrasses. C’était les premières d’une loooooongue série, donc on était encore très enthousiastes et on les a mitraillées sous tous les angles. On est ensuite passé par Maras et ses puits de sel qu’on a photographiés de la route, puis on s’est arrêté à Moray pour visiter le site. C’est un endroit qui servait de laboratoire agricole aux Incas, et les cultures en terrasse sont circulaires et très bien conservées (même s’il n’y pousse plus rien depuis belle lurette). Notre dernière pause était à Ollantaytambo, où il y a une grande ruine inca qui domine la ville. On attaque la montée et je m’imagine naïvement que ça nous prépare à l’ascension du Machu Picchu. Si j’avais su… Le sommet de la ruine nous offre une belle vue sur la ville et la campagne environnante, mais on ne s’attarde pas car la route jusqu’à Santa Teresa est encore longue. Elle dure plus de 3h, sous la grêle et l’orage, avec des moments où on doit descendre de la voiture pour lui permettre de passer les cours d’eau qui traversent la route. Je ne m’inquiète pas trop jusqu’à ce que je vois notre chauffeur faire un signe de croix, mais finalement on arrive à Santa Teresa sans encombre. Le bled est tout pourri, on est épuisé, l’auberge de jeunesse est glauque et on s’endort vite fait.

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Chinchero

Les Salinas de Maras

Les Salinas de Maras

Moray

Moray

 

 

Le lendemain matin, on part à pied pour les bains, qui sont apparemment les mieux de la région. Et en effet, ils sont magnifiques: au milieu de la nature, en pierre grise, tapissés de petits cailloux dans le fond…et en nettoyage pour toute la journée. On est assez déçu car notre timing est serré et on ne peut pas se permettre d’attendre jusqu’au lendemain. On dit au revoir aux bains à regret, et on part en taxi jusqu’à Hydro Electrica, le dernier point accessible en voiture avant le Machu Picchu. Ca y est, on se rapproche du coeur du voyage, l’aventure commence vraiment, et le Machu Picchu est pour le lendemain! Mais avant ça, on doit marcher de Hydro Electrica à Aguas Calientes, deux ou trois heures dans la jungle en longeant les rails du train (pour les gens qui vont en train jusque là-bas. Pffff, losers). 

IMG_6860La marche est très sympa: déjà c’est plat (heureusement car on porte nos gros sacs), on longe à la fois les rails et le fleuve, et on croise pas mal de gens qui vont ou qui reviennent d’Aguas Calientes. Plutôt civilisée cette jungle finalement! Quand on arrive dans la ville, on s’installe dans une auberge conseillée par le Routard puis on part se balader. Quand on tombe sur une boulangerie française, on saute de joie! Un thé, un pain au chocolat et un croissant aux amandes plus tard, je suis réconciliée avec la vie et j’ai pu observer que tous les Français qui découvrent l’endroit ont la même expression béate que nous. On fait ensuite un tour dans le marché et on prépare nos sacs pour le lendemain.

Le réveil sonne à 4h, ça y est c’est le GRAND JOUR! Machu Picchu nous voilà! Armés de lampes torche, de deux litres d’eau chacun, et de feuilles de coca à mâcher, on se met en route. Quand on arrive au pont, vingt minutes plus tard, qui est le premier point de contrôle des billets, il y a déjà de la queue. Autant pour l’impression d’être des aventuriers seuls au monde à la recherche d’un temple inca perdu. La première montée jusqu’au Machu Picchu est assez bondée, mais comme il fait nuit et que personne ne parle, on ne s’en rend pas compte. Le calme est seulement troublé par les bus qui montent jusqu’aux ruines (pfffff, les gens qui trichent et le font en bus: double losers) et par mon souffle de locomotive à cause de la montée (mon Dieu que je hais les escaliers). Quand on arrive au site, je suis déjà rouge vif et en sueur, et ça ne me dérangerait pas outre-mesure si je n’étais pas la seule dans cet état-là. Mais bon, j’ai autre chose à faire que de penser à mon apparence: l’heure n’est pas encore aux photos (heureusement) mais plutôt à la montée. Car la grimpette jusqu’au Machu Picchu c’était la partie facile, maintenant on attaque celle de la montagne, qui culmine à 3061m. Bon maintenant que c’est terminé je pourrais vous dire que ce n’est pas si difficile, que tout le monde peut le faire… Ce qui est sûrement vrai. Mais personnellement j’ai cru que j’allais crever. J’avais beau faire des pauses régulières, brouter de la coca comme un ruminant, j’avais un peu de mal à prétendre que je pétais la forme et que cette montée était une partie de plaisir. Evidemment, j’ai quand même atteint le sommet, en 1h30 ce qui est plutôt court, donc ma performance est honnête. Il a néanmoins fallu attendre une bonne heure pour que mon rythme cardiaque retrouve une fréquence normale et que je sois présentable sur les photos. Ca tombe bien, c’est le temps qu’on a passé au sommet de la montagne à se reposer, se réhydrater, et prendre des photos du Machu Picchu qui vu de là-haut avait la taille du village des Schtroumpfs. Mais qui restait impressionnant quand même évidemment!

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On est plutôt haut, non?

 

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Un petit lama qui passait par-là (je pense qu’on le grimpe en bus tous les matins et qu’il est là uniquement pour le folklore)

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Et voilàààà, le grand, l’unique, le célèbre… MACHU PICCHU!

Sachant que le plus dur était derrière moi, j’étais en pleine forme et j’ai attaqué la descente en gambadant comme un cabri. Je plaignais surtout les personnes que je croisais en montée qui devaient en plus souffrir de la chaleur. Mais bon, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt! Arrivés sur le site du Machu Picchu, on a consciencieusement visité toutes les ruines, mais honnêtement c’est la vue d’en haut qui est superbe, on se rend beaucoup moins compte de la beauté du site lorsqu’on est à l’intérieur. On est ensuite redescendu jusqu’à Aguas Calientes, et la descente m’a parue vraiment très longue. Arrivé à la ville, on a aperçu le sommet de la montagne sur lequel on était quelques heures auparavant et on n’était pas peu fière: elle était très, très haute et très, très loin.

Et là, on a fait une erreur: au lieu de faire une bonne sieste à l’auberge, d’aller dîner et de passer la nuit à Aguas Calientes tranquilou, on a déjeuné dans un resto qui ne respectait pas la chaîne du froid et qui a rendu tout le monde malade sauf moi (merci mon estomac en béton armé!), on est reparti direct pour 2h30 de marche jusqu’à Hydro Electrica dont une partie dans la nuit noire, et de là on a pris une voiture jusqu’à Santa Maria puis un bus qui a roulé 5h jusqu’à Cusco. On est arrivé là-bas épuisés et transis de froid, à 3h du matin alors qu’on s’était levés à 4h la veille et qu’on avait pas mal trotté. Un record! (Si on s’est dépêché ainsi, c’est parce que Lorelei et Valentin devait partir rapidement pour la Bolivie, et ils ont pris un bus à 4h30 le jour même. Encore plus braves que nous).

Hélas, les séquelles de ce record n’ont pas tardé à se faire sentir. C’est bien simple, le lendemain matin, on ne pouvait plus marcher. Chaque pas était une épreuve, et je ne vous raconte pas les grimaces de douleurs dès qu’on devait monter et surtout descendre des marches. Pas de chance, Cusco est une ville toute en escaliers. Coralie et moi avons décidé d’ignorer fermement nos courbatures et on a passé les trois jours et demi qui nous restaient à faire des excursions dans les environs de la ville: Pisac, Tambomachay, Pukapukara,Pikillacta, Tipón et Saqsayhuamán, toutes des ruines, plus ou moins bien conservées, dans des cadres plus ou moins jolis. On a vraiment profité au maximum de notre voyage et de la région de Cusco, mais on n’était pas mécontentes de rentrer à Lima et de retrouver son climat plus clément et des douches chaudes.

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Pisac

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Tambomachay

 

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Pikillacta

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Tipón

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Saqsayhuamán

 

Malgré la montée difficile, les nuits à grelotter dans des auberges mal isolées, les galères de transports… le Machu Picchu restera sans aucun doute un des meilleurs moments de mon échange au Pérou! Si ma description ne vous a pas fait rêver (eh oh, je ne suis pas un guide touristique moi), j’espère que les photos s’en chargeront.

A bientôt!

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