L’Amazonie

Hola todos,

je suis rentrée de la forêt amazonienne lundi soir et j’ai commencé les cours mardi matin, ce qui explique pourquoi j’ai un peu tardé à vous raconter mes aventures dans la jungle. Mais rassurez-vous, mes souvenirs sont comme mes nombreuses piqûres de moustique: bien présents et partis pour durer.

Jeudi dernier, on a pris l’avion tôt le matin pour Iquitos, une ville au nord-est du Pérou, qu’on ne peut rejoindre que par les voies fluviales ou aériennes. A peine arrivé, on grimpait dans des moto-taxis qui nous ont emmené au port, et là on a embarqué sur une grande pirogue avec un toit (à ne pas confondre avec la pirogue sans toit qui a été notre principal moyen de transport durant le reste du séjour).

Notre premier arrêt était pour une ferme d’alligators, avec également des piranhas, des paiches (parmi les plus gros poissons d’eau douce), un squirell-monkey et un perroquet. Un peu différent de nos fermes traditionnelles pleines de vaches et de cochons, mais finalement on y fait la même chose: s’occuper des animaux et les nourrir, ce qu’on s’est empressé de faire. Et nourrir les piranhas, c’est plutôt marrant: le bassin est complètement calme, on ne se doute même pas qu’il y a des poissons dedans. Mais la première poignée de croquettes a à peine touché l’eau que c’est déjà la guerre: on voit à peine les poissons, juste un bouillonnement! On a ensuite nourri les crocos et les paiches, et une fois notre besogne accomplie, on est retourné sur le bateau pour qui nous a emmené jusqu’au lodge.

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Les paiches. On ne se rend pas bien compte mais c'est vraiment gros

Les paiches. On ne se rend pas bien compte mais c’est vraiment gros

Le lodge, c’est l’ensemble de pièces sur pilotis dans lequel on habitait: une pièce avec des hamacs où on passait tout notre temps (et ce malgré les cafards qui tombaient régulièrement du plafond à la nuit tombée), des chambres avec des lits heureusement garnis de moustiquaires, une douche, deux toilettes, une salle à manger et une cuisine, le tout construit en bois et en feuilles. C’était rustique mais confortable.

Home sweet home! Et en plus vous voyez aussi la pirogue

Home sweet home! Les chambres à droite et la salle à manger au fond. Et en plus vous voyez aussi la pirogue

Après s’être installé, on est parti en pirogue sur le fleuve pour voir les dauphins roses qui vivent uniquement dans l’Amazone. Il était à une vingtaine de mètres de nous mais on n’a pu voir que leur nageoire, apparemment ils n’étaient pas dans l’ambiance je-saute-je-vole-et-je-me-tortille-pour-le-bon-plaisir-des-touristes. Comme il faisait très chaud, on en a profité pour se baigner, et après une petite balade en bateau le temps de sécher, on est rentré. La nuit tombant assez tôt (vers 18h) et l’électricité étant une denrée rare en pleine jungle, on a dîné éclairés par des lampes à pétrole, avec nos lampes frontales en complément.IMG_5567

Le lendemain, chaussés de bottes en caoutchouc, on est parti en compagnie du guide s’aventurer dans la jungle. Parmi les nombreuses choses qu’il nous a montrées, la technique de l’anti-moustique naturel est celle qui m’a le plus marquée: on pose notre main sur un nid de termites pour qu’elles nous grimpent dessus, puis lorsqu’on en a plein sur la main, on la frotte contre l’autre comme si on les lavait, en réduisant ainsi les termites en purée, et on étale ensuite cette purée collante mais agréablement parfumée à la résine sur les bras et le visage. Ca peut sembler répugnant mais en fait ça va, et puis on était vraiment prêts à tout pour éviter d’être dévorés vivants par ces satanés moustiques.IMG_5595

On a passé la nuit suivante dans un autre endroit encore plus perdu dans la jungle, qu’on a atteint après une traversé en bateau difficile: il pleuvait à verse, et on écopait le bateau qui se remplissait de pluie mais aussi par le fond à cause de notre poids et des petits trous de termites. A peine arrivé, on s’est empressé d’installer nos moustiquaires et les plus courageux, dont moi (hihi, ça vous surprend hein?), sont repartis pour une promenade nocturne sur l’Amazone. On guettait des alligators et des serpents, mais on a vu surtout des araignées énormes qui courraient sur l’eau, des grenouilles, une guêpe transgénique qui m’a sauvagement attaquée, et un bébé paresseux adorable qui justifiait à lui seul cette escapade riche en désagréments.IMG_5632IMG_5643

Le lendemain, on était sur le bateau dès 6h30, impatients de retrouver le lodge qui nous semblait être le comble du confort à côté de ce nid à moustiques. Après un petit déj de roi (des pancakes dans la jungle, vraiment les cuisiniers étaient très forts), on est parti pour une réserve naturelle de singes. C’était vraiment sympa: outre les singes qui, attirés par la nourriture que le guide leur tendait, grimpaient sur nous et sur le bateau, on a également vu un anaconda, une tortue vraiment étrange, des perroquets, un koati et un autre paresseux. Mais les singes étaient les plus amusants: il y en a un qui a ouvert le sac à dos d’une amie et lui a volé un tampon, tout ça extrêmement vite. J’avais entendu dire que certains des singes récupérés par la réserve avaient été auparavant entraînés à voler les portefeuilles des touristes, et ça ne m’étonnerait pas que ce singe en fasse partie.

Tortue préhistorique

Tortue préhistorique

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Koati

Koati

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L’après-midi, on est allé pêché le piranha sur le fleuve, mais l’expérience ne fut pas concluante: j’ai attrapé un petit poisson-chat, le guide un tout petit piranha, et un copain deux petits poissons, mais rien de suffisant pour dîner. La partie de pêche a été interrompue par une pluie torrentielle, et on est rentré au lodge trempés jusqu’aux os. Sur l’autre bateau, certains avaient pris du gel douche et en profitaient pour se laver, les malins!

Avant le déluge

Avant le déluge

Pour notre dernier jour dans la jungle, on est allé en bateau jusqu’à un village qui travaillait la canne à sucre. C’était un peu l’activité attrape-touriste mais puisqu’il y avait une dégustation de liqueurs à la clé, on s’est prêté au jeu avec plaisir. On a donc regardé les machines, broyé une canne pour en extraire le jus (pas mal du tout d’ailleurs, très rafraîchissant) et on s’est ensuite assis pour écouter les guides nous vendre les mérites de telle plante médicinale et de telle liqueur de la jungle. J’ai acheté du « sangre de la selva » (sang de la jungle), un élixir dont le principal intérêt est de soulager les piqûres de moustique. Et bien je vous assure que ça marche! Ca colle et ça sent la sauce barbecue, je me sens comme un travers de porc mariné quand j’en mets, mais ça marche. Et en fin de journée, on est rentré en bateau à Iquitos où on a passé une journée avant de reprendre l’avion pour Lima. J’étais un peu triste de quitter la jungle jusqu’à ce qu’elle se rappelle à mes bons souvenirs par le biais  d’un cafard dans mon sac à dos. Après ça je n’avais qu’une hâte: laver toutes mes affaires et moi avec!

Malgré les piqûres de guêpe, de moustique, la boue, la pluie, et les cafards, c’était vraiment de belles vacances. J’espère que les photos vont donneront envie d’expérimenter la selva (jungle), ça vaut le coup.

A bientôt!

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